Dans la vie, faut avoir du pot !

Bonjour à tous,

Certains m’ont vu récemment roder mon « ROTO 35cc » « équipé d’un pot d’échappement maison que tous ont trouvé très silencieux. Je vous propose de partager mon expérience sur ce sujet si sensible des échappements, et donc du bruit. Je précise ne pas avoir la « science infuse » et je me suis largement inspiré des travaux de nombreux modélistes glanés sur le web, ceci afin de réaliser un pot « à ma sauce » qui est un peu une synthèse de ce que j’ai vu et qui me convient en termes de dimensions.

Je vous invite tout d’abord à lire le fichier PDF

et dont le titre est « Réalisation d’un pot d’échappement efficace ». J’ai trouvé ce fichier sur le web (Merci Monsieur Yann DOBIGNARD) et il fut la base de ma réflexion.

Ce document est vraiment utile car il dimensionne les différents volumes des chambres internes du pot, les Ø de sorties et tout le tralala interne d’après la surface de la lumière d’échappement. Le principe général est de casser la ligne de propagation des ondes via souvent des chemins tortueux, au travers de trous dans des plaques. D’autres modélistes sont partis sur l’idée de « casser » encore plus l’onde via des flûtes (de pan ou à champagne selon les goûts !)

Mon pot reprend les deux principes conjugués, à savoir « plaques trouées » et « flûtes ». Chacun fera avec les matériaux qu’il trouvera mais éviter les tôles beaucoup trop fines pour le pot car cela risque d’entrer en résonance, de faire un effet « tambour » et….. augmenter le bruit !!..

Les présentations étant faites, c’est parti !!!

Etant un garçon économe, je suis parti de filtre à huile trouvé en grande surface et soldés à des prix défiants toute concurrence !

Inutile de vous dire que j’ai acheté la blinde de tous les diamètres.

Pour une fois qu’on se moque de la référence du constructeur !!

Une fois coupé, ces filtres vont nous donner les différentes parties de notre pot.

Voici mon plan et le principe retenu en matérialisant le chemin que vont devoir parcourir les gaz…, le détail de réalisation suit bien entendu !

Un aperçu en « avant-première » de ce que ça va donner avec les chambres et le chemin des gaz.  On y va pour le détail de la réalisation :

J’ai commencé par la fin du pot car ça va être un assemblage TRÈS méthodique au niveau de l’ordre de soudage.

Cette partie est la 4ème chambre dans le dessin précédent.

Précision au niveau des soudures :

1) Tous les éléments « externes » comme les morceaux de filtre, le cul de pot que vous voyez ici, ainsi que les bords de la « mitrailleuse interne » sont soudés à la baguette de cuivre phosphore (ça ne coûte rien !)

2) Les élément internes (les flûtes sur les rondelles d’acier) sont-elles soudées à l’argent 40% car les flûtes sont en inox et il n’y a que ça pour bien braser.

Maintenant, c’est « cours de flûte » pour tout le monde !!

Voici comment sont réaliser les flûtes. Pour moi, c’est du tube inox de Ø 8 épaisseur 3/10ème.

J’ai fait comme le Monsieur qui a gentiment expliqué sa méthode sur le web avec un sciage du tube à moitié du Ø et Paf ! (le chien)

Moi, j’ai un service complet : 12 flûtes !!

Une fois avoir fait mes 12 flûtes, j’ai fabriqué dans de la tôle d’acier galvanisé 5/10ème trois rondelles dont le diamètre extérieur est celui de l’intérieur du filtre. Ces rondelles ont été percées des 12 trous pour les flûtes et ATTENTION : la rondelle centrale est percée en plus des trous pour permettre aux gaz de passer de la chambre 2, à la chambre 3 (rappelez-vous le dessin de la page 3 avec le schéma de circulation des gaz).  Tout ce petit monde est soudé à l’argent 40%.

On glisse alors la « mitrailleuse » dans le cul du pot (…) et on soude à la baguette cuivre-phosphore. Le petit rebord de 5mm que vous voyez entre la rondelle et le bord du cul est important. Après, on va venir ressouder un morceau de filtre et cela permet de ne pas redessouder la rondelle.

On vient remettre une « rondelle » de filtre à huile, en laissant toujours subsister au niveau de la longueur le fameux rebord de 5 mm pour la soudure suivante. Tout ici se soude à la baguette cuivre-phosphore.

Dernier morceau cylindrique de filtre à huile, en laissant toujours subsister au niveau de la longueur le fameux rebord de 5 mm pour la soudure suivante.… Vous aurez bien entendu remarqué que j’ai m…. et que mon rebord est un peu juste… on fera avec

Bref, j’ai soudé ma rondelle (…) avant de venir chapeauter le tout avec la partie « entrée des gaz » qu’on va voir après.

Là on ne rigole plus !

L’entrée des gaz est positionnée avec le moteur, le coude et le plan de l’avion… faut que tout rentre !!

J’ai « pointé » avec un mini chalumeau et un point de soudure à l’argent pour que ça tienne bien en position le temps ensuite, que je soude tout ça impec !

Les coudes et la bride sont soudés à l’argent et le coude final est soudé sur le pot au cuivre-phosphore.

Un coup de peinture haute température et voilà le travail…. La LEFFE vous attend !

Le groupe moteur avec son bâti (alu de 5mm), ses colonnettes et son pot pèse 2,2 kgs…. Je trouve que ça va le faire pour un Spacewalker de 2,65m.

Le pot s’intègre parfaitement…  Je peux continuer le fuselage !

Patrick Becquin